Un incongru de grande classe
Nepeta govaniana Les nepetas sont surtout connus comme des plantes de plein soleil avec de fleurs bleues en grappes. Mais comme dans toute bonne famille ça prend un mouton noir que voici! Le nepeta govaniana diffère non seulement la couleur de ses fleurs qui sont jaune pâles, mais aussi par sa préférence pour l'ombre. Ses fleurs, grandes pour un nepeta et à mes yeux ressemblant plus à une sauge (à laquelle elle s'apparente de près), sont d'une teinte diaphane et portées sur des épis éparses qui lui donne une légèreté agréable dont le sous bois a bien de besoin en milieu d'été. Son feuillage est agréable, pointu, triangulaire, gaufré, vert foncé velouté sur le dessus, argenté en dessous. Fait, intéressant, son odeur est presque exactement comme celle du cannabis, suffisamment pour donner le goût à certaines personnes de le fumer, mais sans l'âcreté de ce dernier. Comme la menthe auquel il s'apparente, il n'est cependant discernable que lorsque la plante est frottée.
Étant donné son allure délicate, j'avais pensé que ce serait une plante fragile et difficile à cultiver mais il n'en est rien, elle est tout à fait vigoureuse et robuste, autant que les autres nepetas plus communs. Elle ne redoute même pas la sécheresse si elle n'est pas au plein soleil. Son feuillage se recroqueville si l'eau fait vraiment trop défaut, mais la plante reprend dès que la pluie ou l'arrosoir du jardinier se pointe. On lit toujours dans les livres qu'elle est lente à sortir de terre au printemps, un fait qui peut être vrai en Europe, mais ici elle ne tarde pas et montre des signes de vie dès la fonte des neiges. C'est une plante qui nous vient des Indes, mais sa distribution en altitude dans les Himalayas lui a conféré une bonne rusticité. Son nom est lié à son pays d'origine, puisque govaniana fait référence à un chirurgien du nom de George Govan qui fut directeur du Jardin Botanique de Saharanpur dans la province de Uttar Pradesh pendant la période du Raj Britannique. Il était un ami et correspondent de Nathaniel Wallich, un autre médecin et directeur de jardin botanique, cette fois de celui de Calcutta, en l'honneur de qui bien des plantes ont aussi été nommé.